Cette peinture déploie une palette vibrante dominée par des nuances d’ocre, de rouge, d’orangé et de jaune doré, ponctuées par des touches de violet et de bleu. Sa composition est rythmée par une alternance de formes rectangulaires et carrées qui semblent flotter dans un espace baigné de lumière. Certaines zones sont enrichies de motifs gravés ou tracés, rappelant les entrelacements géométriques et les symboles stylisés des tapis traditionnels de Taznakht, au Maroc.

La surface du tableau, à la fois texturée et structurée, évoque un territoire entre abstraction et mémoire. Les formes s’organisent en une architecture suggérée, comme une cité baignée par la lumière du désert, mais aussi comme un tissage où chaque élément s’imbrique et résonne avec l’ensemble.

L’œuvre explore la rencontre entre la matière, la lumière et l’héritage d’un savoir-faire ancestral. L’inspiration des tapis berbères de Taznakht se manifeste dans les motifs répétitifs et la richesse chromatique, qui rappellent les gestes des femmes tisserandes façonnant, fil après fil, des compositions où chaque teinte a une histoire. Ici, la peinture transpose cette tradition dans un langage pictural qui joue avec la fragmentation, la transparence et la superposition des éléments.

Les couleurs, intenses et solaires, inscrivent l’œuvre dans une atmosphère chaleureuse et vibrante. L’ocre et le rouge ancrent la composition dans la terre et la tradition, tandis que la lumière dorée semble émerger du fond du tableau, donnant une impression de mouvement et de vie. La superposition des formes et des textures crée une profondeur, un espace où le regard se perd et découvre sans cesse de nouveaux échos.

Par cette peinture, je propose une réinterprétation contemporaine d’un patrimoine visuel et tactile, en tissant un lien entre la mémoire des gestes anciens et l’expression picturale actuelle. C’est une œuvre où passé et présent dialoguent, où la ville et le tapis se confondent dans une même harmonie lumineuse.